La Bourboule-les-Bains Grand Hôtel de Paris le 20 Juin 1891 Ma très chère Marie, Tu es bien gentille de penser à ton frère. Tes lettres, si courtes soient-elles, pourvu qu’elles soient fréquentes, sont pour moi la plus agréable distraction et pour mon affection un véritable aliment. Il n’y a que les cœurs de femmes qui puissent trouver ainsi un peu de bien à faire de tous côtés. Soyons toujours unis comme notre père l’a toujours voulu. La solitude pèse moins de cette façon. Je ne serais pas étonné d’être désigné pour un des archipels qui entourent Tahiti. Les Indes sont, je crois, toujours très connues. J’attends une lettre de notre chère amie ; elle ne m’écrit pas souvent, cependant elle ne manque pas de petits doigts qui conviennent à bien tenir une plume. Ils vont bien tout à fait, semble-t-il. Il sera assez facile d’aller à Clermont-Ferrand voir cette jeune Marthe Clément. Dans ce cas, je compte que l’un de vous m’accompagnera, c’est un court voyage. Au revoir, chère sœur Marie, je t’embrasse de tout mon cœur, ainsi que tout ton troupeau. Bonjour à ces dames et à nos parents. Votre dévoué : Jules Greslou