Libreville, le 15 septembre 1889 Mon cher Camille, J’ai reçu votre premier envoi de temps, je vous remercie de ne pas m’oublier. C’est pour cela que je vous demande encore autre chose : ayez la complaisance de m’envoyer une petite caisse de 4 flacons grand modèle (3,50 à 4 f) de l’eau dentifrice des pères Bénédictins et 6 flacons d’alcool de menthe Ricqlès. Vous pourriez vous renseigner sur l’envoi possible de colis postaux, et tâcher d’envoyer de façon à ne pas dépasser les limites autorisées. Vous vous ferez rembourser par Léon. Léon n’a-t-il pas profité de cette occasion pour lui parler de ce que vous savez, et lui demander qu’on en finisse ? Réellement, c’est idiot. M. de Brazza ne semble pas prêt de revenir ; on prétend même qu’il va se marier ! S’il aime et qu’il soit aimé, il aura joliment raison. Je vous quitte, mon cher Camille, pour causer un tout petit brin avec votre femme. Je vous embrasse de tout mon cœur. Votre dévoué frère, Gaston Balay