Bouenza, le 1er Mars 1890. Ma chère Marie, Mon voyage se continue tranquillement, et ma santé le supporte bien. Je pars demain pour le poste de Comba, à 3 jours de marche. De là je reviendrai au sud, à Manyanga. Enfin je pense être à Brazzaville le 20 courant. Je ne vous envoie, à mon grand regret, aucun récit intéressant. La vérité est que je n'ai pas le temps : à peine arrivé dans une Station ou dans un Poste, commence le travail de l'Inspection : recensements, comptabilité à examiner, visites du personnel, des plantations, examen des besoins en matériel et en vivres, etc., et enfin rapports confidentiels et détaillés au Gouvernement. Après tout cela, un instant de repos, et puis en route. Je crois que ce sera surtout vos récits que vous aurez à me renvoyer. Ce sera bien vite venu ; dans 8 mois, j'espère être en France. Je vous souhaite une bonne santé et vous embrasse de tout mon cœur. Bien des choses aux Gottelaron et aux Fabre. Y a-t-il quelque chose de nouveau pour moi ? Je serais bien heureux, au courant de la tournée, d'apprendre ma nomination comme Administrateur de première classe. Mais il y a si longtemps que je devrais l'être ! Mille baisers. Votre dévoué frère,\ Jules Jacquot