Paris, le 23 octobre 1892 9, rue Monsigny Ma bien chère Marie, Aujourd’hui nous jouissons d’un temps déplorable ; aussi je me suis enfermé chez Henriette, me reposant et songeant au dénouement de bien des choses, irritatrices de mon existence. Des démarches rien de bien nouveau, je n’ai pour ainsi dire aucun espoir tant que ce brave M. Jamais restera aux Colonies. Il paraît que c’est un homme très personnel et rempli de lui-même : le faire revenir sur une décision ne semble pas chose facile. Je crois néanmoins que si Léon revenait à Paris, il serait possible de peser grâce à ses influences maçonniques sur la volonté du jeune député du Gard. Aussi j’envoie actuellement un peu coi. J’avale la prose qu’il entête, voyant à la mairie de Lyon pour ce cher cousin, je pense que c’est un agréable canard. Merci à tes quatre garçons pour leur chère lettre, et embrasse bien fort mes filleuls. Les journaux n’arrivent avec beaucoup de retard ! Je reçois aujourd’hui seulement le Temps du 29 mars !!! Je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que Camille et les 4 garçons. Bien des choses à ces dames. S’il était créé un ministère des Colonies avec Étienne ou Ferry ou Burdeau, que Léon parte bien vite ! Ton dévoué, Jules