Paris, le 10 janvier 1893 Ma bien chère Marie, Je suis en retard avec toi. Mais depuis huit jours je n’arrête guère. Les démarches continuent : demain je dois voir M. Jamais qui m’a fait appeler sans que j’aie sollicité une audience. Je verrai comment les choses vont tourner. Je pense que d’ici peu mon affaire va être révisée, et alors l’Administration des Colonies aura à se prononcer de nouveau. Souhaitons qu’elle le fasse selon la justice et mes intérêts. Quel dommage que Léon soit aussi malade ! Comme cela eût été bien plus facile s’il eût pu venir à Paris… … Je continue toujours mes démarches, j’écris beaucoup de papiers, mais, ma foi, je n’avais guère d’espoir. Je suis trop frappé de mon isolement et de ma faiblesse. … Surtout ne parle de moi à Camille pour ne pas l’inquiéter… Vois, bientôt la nouvelle année peut-être apportera-t-elle du nouveau et du bon. Au revoir, cher sœur, je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que ton cher mari et les quatre chérubins. Bons souvenirs à ces dames et amitiés aux cousins et aux amis. Ton tout dévoué frère, Jules Herbovy