# Lettre du 11 février 1884 **Lieu :** Viroit **Date :** 11 février 1884 Ma chère Marie, Tu seras sans doute surprise de lire l’en-tête de ma lettre ; je suis en effet à Viroit depuis le 4 de ce mois, et j’espère pouvoir y rester jusqu’au 18 ; ce sont de petites vacances que je prends avec plaisir, surtout à l’approche d’une campagne qui peut être longue et pénible. C’est avec regret que je suis obligé de partir sans t’embrasser, car tout me porte à croire que j’embarquerai le mois courant et que je partirai de Brest. Enfin, quand je reviendrai dans une trentaine de mois je trouverai un petit citoyen qui me tendra les bras en m’appelant “tonton Jules”. J’ai de grands remerciements à t’adresser pour l’envoi de ta photographie ; elle est fort bien réussie et m’a fait beaucoup de plaisir. Je vois que l’air de Lyon et ta nouvelle vie ne t’ont pas fatiguée et que tu te prépares vaillamment pour la grande lutte. Bravo ! As-tu de bonnes nouvelles de mon oncle ? Quand tu le verras tu lui diras que je vais bientôt partir pour un voyage d’environ 30 mois (probablement). Je serais heureux qu’il m’envoyât ses jumelles marines dont il n’a que faire. J’espère que Justin ne va rien craindre fort sérieusement à ta lettre, et qu’il a été meilleur coucheur qu’il n’a l’habitude de se montrer en famille. Comme d’ici peu je lui enverrai mes adieux, dis-moi donc s’il est à Châteauroux et jusqu’à quand il y restera. Adieu ma chère Marie je t’embrasse de tout mon cœur ainsi que ton mari. Présente mes amitiés respectueuses à MM. Revel et Claviou. Bien des compliments à mes cousins. Ton frère affectueux, **Jules Berloy**