Mayumba, le 27 Janvier 1892, Congo Français Ma bien chère Marie, Je viens de recevoir tes lettres des 19 Novembre et 14 Décembre. Je suis heureux de vous savoir tous en bonne santé et de pouvoir vous donner également de bonnes nouvelles. Pour la publication de notre Notice de voyage, je ne puis rien changer à mon manuscrit. Il m’est en effet impossible de rassembler les souvenirs déjà lointains de cette pénible expédition. J’y ai beaucoup souffert et tu comprendras facilement que ce n’était déjà qu’à grand’peine que je pouvais crayonnner ces notes rapides. Broder sur un thème seul... Un fait à Mayumba me chagrine : j’aurais voulu pouvoir vous envoyer un bon soufflet pour redresser mes quatre petits amis. Évitez bien ces vilains rhumes, et toi chère Marie, suis bien les prescriptions de ton médecin. Comment s’est le gros Gaston lors de son passage à Lyon, a-t-il été aimable et vous a-t-il parlé de moi ? J’ai envoyé toutes mes lettres et cartes du 1er de l’an en tâchant de n’oublier personne. Veuillez bien me rappeler au bon souvenir de ceux qui pourraient m’oublier. Je pense que Léon aura enfin pu faire son voyage à Paris ; mais comme je suis au courant de toutes les démarches, je ne me fais aucune illusion sur la somme des avantages qu’il aura pu obtenir. [...] Je vous embrasse tous bien affectueusement. Votre dévoué, Jules Berton