- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Lettre du 10 février 1883
Lorient, ce 10 février 1883
Ma chère Marie,
Vois comme le temps passe vite, je voulais te répondre rapidement et nous voici déjà le 10 février. C’est qu’aussi ces jours gras ont été tellement remplis que la paresse, mauvaise conseillère en fait de correspondance, m’a fait oublier ma résolution.
Nous sommes dans la pluie jusqu’aux chevilles, mais il n’y a pas de froid, s’il n’y a point de soleil. Il vente très-fort, et chaque jour un accident est signalé ; encore aujourd’hui une barque de pêche a chaviré à 200 mètres de l’estacade du port de Commerce, et sur 11 hommes 9 seulement ont été sauvés. Il y a 8 jours, un grand schooner a brûlé au rade, deux jours avant un brick-goélette s’échouait. Demain, qui sait, il continue il sera médecin à 30 ans. Quant aux dames St Marc, elles vont bientôt parcourir la France dans tous les sens ; c’est une économie dont je ne saisis pas très-bien la manière.
Est-ce que votre frère a trouvé ou espère trouver une situation ? J’ai peur qu’il ne soit désoeuvré, et vraiment il y a de quoi. Si seulement ce gouvernement de malheur pouvait finir vite, les affaires deviendraient meilleures. Mais à présent tout est à la dérive ; on allons-nous !
Embrasse bien pour moi toute la famille Bourdon, dis à Henriette que je lui écrirai bientôt, et félicite Louis de la stabilité de M. Cochery. Notre ministre à nous est introuvable ; mais il se trouvera bien sur un affaire.
Au revoir, chère petite sœur, je t’embrasse de tout mon cœur.
Mille baisers à tout le monde chéri que je verrai bientôt. Parle un peu de moi à Justin.
Ton frère dévoué,
Jules Bazile