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LettresJulesBerton/transcriptions/1891-08-21.md
MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
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Draguignan, le 21 août 1891

Ma chère Marie,

Je pense que vous avez tous attrapé des rhumatismes dans les phalanges. Aussi, comme le temps passe, je tadresse par votre honorée, et je toffre avec quelques mots et beaucoup de bons baisers, ainsi quà mon frère Camille et à vos chers petits.

Maintenant, vous recevez encore une lettre du frère Jules datée de Marseille, et ensuite ce sera plus rare. Inutile de vous dire que je nai reçu absolument aucun signe de vie de lAdministration centrale. Le Commissaire aux revues de Toulon consulté par moi ma engagé à exécuter lordre de lui envoyer sous forme davis administratif. Il est possible dailleurs que le bureau des Colonies à Marseille ait reçu des instructions à mon sujet. Une partie de mes malles est déjà partie en petites voitures. Je quitterai Draguignan dimanche soir, et jai lespoir que Henriette et son mari passeront avec moi à Marseille la journée de lundi. La revoici, la revoici : je lui donnerai un gros baiser pour toi.

Je suis étonné que vous ne mayez pas expédié mes photographies ; jespérais les recevoir avant de partir. Jai bien écrit aussi à Léon, mais je pense que cela a été inutile. Restez dailleurs très tranquille, ma tante semble définitivement résignée. Dailleurs je te le prie, à toi à laquelle je nai rien caché de ce qui me chagrine, de pas proposer content. Jemporte en mon cœur le parfum exquis dune plante aimée, et les baisers dune enfant charmante que Dieu bénira. Vous ne savez pas combien son affection innocente, quoique elle est jeune et puérile, ma fait du bien. Je sais bien, mais cest un rêve. Il me plaît de me sentir bercé par de telles pensées, et puis lespérance suprême est celle-là : sur le tombeau de sa mère, prier pour nous deux pauvres exilés. Prie pour nous deux, toi, ma sœur, qui porte le même nom et caresse-la pour moi quand elle sera près de toi.

Je vous embrasse tous de tout mon cœur. Je prie Camille de mexpédier le livre suivant que Louis lui remboursera :

Atlas des Colonies françaises en 1891 par Paul Pelet, chez Chalamel, libraire à Paris.

Dieu vous garde, et priez pour moi.

Votre dévoué, Jules Greslou