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LettresJulesBerton/transcriptions/1892-11-15.md
MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
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Paris, le 15 novembre 1892

Ma bien chère Marie,

Je viens te dire un petit bonjour ; depuis que jai écrit à ton mari, il ne sest rien produit de nouveau. Demain peut-être ou après-demain il y aura du grabuge dans le ministère ; mais rien nindique en cas de chute que M. Jamais ne garde pas son portefeuille.

Sil y a changement, jécrirai de suite à Léon pour quil se prépare à menvoyer une lettre pour Jules Ferry, lettre que je joindrai au Mémoire que je tiens prêt pour la première occasion.

Aujourdhui jai pris pour la première fois un bain de vapeur. Cest une médication que ma prescrite Langon lorientement praticien (Henriette en a eu lexpérience pendant son séjour à Châteauroux). De tout ce qui se passe dans la famille, vous voilà avertis.

Jai bien causé avec Léon et je suis convaincu que ça pourra lui être très utile : dabord parce que cest un excellent homme, et puis parce que sous lui je pense quil me sera plus facile de réaliser mon grade. En résumé, car jai des tas de choses à écrire, je trouverai à diriger quelques entreprises, soit en Tunisie, soit sur la Côte dAfrique occidentale ; et peut-être là que je me consacrerai le mieux. On ma écrit comme de 10 Bordeaux pour avoir une grande concession au Fouta-Dyal (Haute-Niger). Surface 1.200 hectares environ. Si lon maccorde les conditions que je désire, alors il me faudra trouver une maison de commerce qui avancera les fonds ; qui apportera alors le terrain et probablement lhabitation, beaucoup de plants de café, cacao, et à ce compte-là nous en passer de tout cela gratuitement par la Colonie.

Mais pour réaliser cela ce qui est très possible, il faudrait appui sérieux du gouvernement, et le secours de Léon ne manquerait pas !

Certainement il ne faut jamais désespérer, mais javoue que je suis écœuré par la cynisme de ces gens qui ont triomphé de moi à ce point.

Tous les Bourdon vont bien. Jai vu un pour la première fois depuis lhôtel des Chevre. Il est beaucoup mieux quil naura jamais avec cette adorable Marie. Il ne se voyait comme elle est belle et bien portante, et il ma dit quelle lui plaisait, et que lui demeurant moins sain, et combien elle a aujourdhui dentrain, ce qui prouve bien ce et amour qui doit souffrir. Nétait pas de ce amour qui doit souffrir, je suis persuadé par cette confidence étrange, mais je dois passer. Jai des idées que je ne devrais nous autrefois que lune et lautre. Mais le ciel permet que ce quon regarde cette jeune enfant adorable, mais jai peur, jai peur quelle ne vive pas longtemps !

Et maintenant réponds-moi vite pour me dire dans quel état se trouve Léon. Quand tu le verras, tu lui diras simplement dans quelle situation fâcheuse je me trouve. Je nose lui écrire constamment : dabord cela peut le fatiguer, ensuite jai peur que Suzanne ne lui remette pas toutes mes lettres. Je me demande même sil a écrit à Jules Ferry la fameuse lettre dont il mavait écrit le brouillon à Arcis-sur-Aube : tâche de le savoir.

Je vais assez bien, mais, bien que plus fort, dune façon générale, jai toujours certaines enflures.

Jattends toujours le mot que devait mécrire ton Coquin de mari.

Je vous embrasse tous et envoie mes amitiés à ces dames.

Ton dévoué frère, Jules Hardouy