- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Paris, le 3 novembre 1892 9, rue Monsigny
Ma bien chère Marie,
J’ai bien reçu ta bonne lettre du 29 octobre. Je suis heureux de voir que vous allez tous bien. Hélas ! les jours se suivent et se ressemblent. Rien de nouveau, je n’ai davantage reçu signe de vie, ni de MM. Burdeau et Ferry, ni de M. Jamais. D’ailleurs je n’ai pas insisté depuis les premières démarches, estimant qu’il ne faut obséder personne.
M. Recher (Starry pour comble d’ennuis) allait venir de perdre sa jeune femme en 24 heures, Chavanes est malade, et caetera. Il faut donc s’asseoir de ce côté-là.
Quant aux Berton, je t’avoue que cela m’ennuie de les mettre dans toutes mes confidences, d’autant que je suis convaincu que cela ne servira de rien. Entre parenthèses, je me demande quelle est l’âme bien intentionnée qui a renseigné les gens de Châteauroux sur ma venue en France ? Cela pourrait me causer des désagréments avec Justin. Si ce n’est pas par la voie des journaux, je ne saurais pas d’où cela peut venir.
J’ai entendu parler de ma filleule Esther d’une façon tout à fait encourageante : on m’a vanté beaucoup sa sagesse et son bon appétit.
Mes compliments et mes meilleurs baisers. Et toi, ma chère Marie, te fortifie un peu. Il faut te soigner et prendre garde à l’anémie, c’est une mauvaise compagne. Je m’étonne que Jean Fabre ne te mette pas à l’eau de la Bourboule. Ton mari devrait lui en parler.
Je vous embrasse tous de tout mon cœur. J’envoie mes meilleurs souvenirs à ces dames, aux Fabre et aux Gouttebaron.
Ton dévoué frère, Jules Hardouy