Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
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Paris, le 30 Juillet 1888
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9, rue Meissonnier
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Ma chère Marie,
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Avant tout, je te serais reconnaissant de remercier mon cousin Léon d’avoir bien voulu écrire à M. Millaud. Je n’ai pas du reste attendu parole de ce dernier depuis 15 jours, et je ne sais rien des Colonies depuis les nouvelles que je vous ai envoyées. Je suis allé hier matin voir M. Gaston, qui m’avait mandé près de lui. Il m’a conduit chez M. Leroy, député de Saône-et-Loire, rapporteur pour le Budget des Colonies. Ce député m’a très bien reçu et m’a affirmé qu’il ferait tout son possible auprès de M. de la ...
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Ajoute à cela un temps maussade, un temps de mauvais mois d’avril pluvieux : froid, pluie, vent, humidité, etc. Impossible de faire des promenades qui me feraient grand bien cependant. Le Cercle militaire est mon refuge habituel ; j’y bouquine, et les heures passent !
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Je suis bien content de vous savoir tous en bonne santé ; tu ne m’as pas dit si ma fillette commençait à avoir des dents. Je suis sûr qu’elle doit être belle fille ; mais c’est surtout dans deux ou trois années que tu seras heureuse. Ton Henri aura 7 1/2 ans, Jean 5 ans révolus. Ils seront bons à embrasser, chers petits, et ce sera pour moi un vrai bonheur que de les sentir dans mes bras. Je trouve que plus on augmente en âge, plus on aime les enfants. Et mes chères sœurs doivent bien remercier le bon Dieu pour ces beaux marmots dont elles ont le droit d’être fières.
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J’achèterai d’aller demain pour nos tramways parisiens. Que dit ton mari du commerce de Lyon, est-il content ? Il est probable que l’Exposition de 1889 va leur donner beaucoup d’ouvrage. Je voudrais bien que tous ses désirs fussent comblés. J’aime Camille en frère ami ; j’ai en lui comme en Louis Bourdon une confiance absolue, et sa bonté douce a saisi toute mon affection.
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Aussi, je vous aime que bien souvent, dans mes longues heures d’attente décourageante, je me représente mentalement à Lyon, à Draguignan : “Mes sœurs”, ce sera mon cri de petit enfant comme d’autre appelant “maman”. Ce sera le cri de toute ma vie ; rien ne pourra changer ces sentiments de mon cœur.
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Vous voudrez bien, ma chère petite sœur, regarder sous les chemins de nuit de ton mari, si tu n’en as pas deux à moi signalés en rouge ? Vous devez avoir vu les Gouttes-Larons d’Alger. M. Gaston m’a dit qu’ils étaient à Lyon. Je suis assez étonné de ce voyage, car il y a à peine un mois et demi, M. Gaston m’annonçait qu’Henriette attendait une belle. Je sais par M. Degas que les Romain vont bien tous trois.
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Avez-vous des nouvelles de Justin ? Je t’engage ainsi que je l’ai fait vis-à-vis d’Henriette à écrire régulièrement à Emile malgré son silence. Il se peut qu’il reçoive vos lettres et qu’il ne puisse y répondre. Ce que je sens par moi-même me fait penser combien vos lettres doivent lui être douces. Pauvre ami, il a embrassé une pénible existence !
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Au revoir, ma petite sœur Marie, mon frère Camille, et mes chéris blonds comme leur mère, je vous embrasse de tout mon cœur. À bientôt j’espère.
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Votre dévoué,
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Gaston Balay
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