Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)

- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895.
- Included personal updates, health concerns, and family matters.
- Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
This commit is contained in:
2025-09-04 08:43:43 +02:00
commit 6cbd99eac4
563 changed files with 3501 additions and 0 deletions

View File

@@ -0,0 +1,48 @@
Paris, le 27 janvier 1893
9, rue Moncey
Ma bien chère Marie,
Je viens chercher des nouvelles de ma chère petite nièce et de mon cher Camille.
Jespère que tes malades seront avant peu complètement tirés daffaire,
et que vous pourrez vous reposer en famille de tous ces ennuis qui vous ont assiégés.
Pour mon compte, je ne vais pas très bien, et je voudrais bien voir arriver la fin de mes ennuis moraux,
pour aller près de vous afin de recevoir les soins intelligents du docteur Jean.
Aujourdhui, par exemple, je me suis réveillé avec les joues et le bas de la figure enflés comme une citrouille
et cela sans douleurs. Enfin, le bras gauche (main et poignet) est toujours enflé et rhumatismal,
et très faible comparé avec le bras droit.
Cependant le sommeil et lappétit sont bons, et je nai pas eu à souffrir du froid.
Je pense quil y a chez moi une faiblesse générale de circulation,
et une maladie des glandes et enveloppes des articulations osseuses.
Je comprends quil serait nécessaire que je sois pendant quelque temps soumis à un examen sérieux
et à un régime à des eaux minérales que jai fait analyser comme bonnes.
Avant que mes affaires ne soient terminées, jai dû malheureusement songer à quitter Paris.
Je ne comprends pas beaucoup pourquoi on me fait languir ainsi.
Le principe de la Réintégration semble bien admis ; M. Jamais lui-même qui depuis ma révocation a formellement insisté
auprès de M. Delcassé pour que cette décision fût rapportée.
Alors pourquoi prolonger cette situation ennuyeuse qui est certainement cause de mes fatigues physiques ?
Jai écrit à Léon mais il ne ma rien répondu depuis quil ma envoyé la lettre de Doumes datée du 7 janvier.
Véritablement le silence inexplicable de M. Jules Ferry est de tous points regrettable :
sil se donnait la peine de réclamer un peu pour celui quil a fait nommer il y a deux ans,
il recevrait certainement gain de cause.
Les Bourdons vont bien sauf cette pauvre Albertine qui, depuis un mois, souffre dune chute au genou gauche.
Je ne sais si Henriette ten a déjà parlé. Je crois quils sont assez inquiets ;
ils ont dû aller aujourdhui consulter une des célébrités de Paris, le docteur Labbé.
Quelle destinée nous avons tous, mes amis ! Nous ne sommes pourtant pas de gros Panamistes !
Enfin, espérons quavec le printemps le beau temps reviendra.
Henriette a reçu de Madame Saint-Marc des lettres stupides ; dailleurs tu seras édifiée avant peu.
Si jai un conseil de frère à te donner, cest de laisser ces braves égoïstes cuire dans leur jus comme ils lentendent.
Dailleurs, vous quils ne vous seront jamais reconnaissants du moindre service que vous leur aurez rendu.
M. et Mme Marc et sa fille nont quà aller sétablir dans leur famille.
Je tembrasse de tout mon cœur, ainsi que ton cher mari et tes quatre bébés.
Présente bien mes amitiés à ces dames, aux cousins et à nos bons amis.
Et surtout, soigne-toi bien et prends du repos.
Ton tout dévoué frère,
Jules Herbovy