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MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895.
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Libreville, le 17 Août 1889
Ma chère petite sœur Marie,
Que cette lettre tapporte mes meilleurs souhaits de fête, mes vœux les plus sincères pour ton entier bonheur et celui de ta chère famille ! Cette journée du 15 août, où me revenait sans cesse aux lèvres ce nom bien-aimé de “Marie” ! Je lai passée sous les immenses futaies de la forêt de Sibangui, errant, seul avec mon boy, le fusil sur lépaule, et mon cœur là-bas ! bien loin, bien loin.
Quelle lamentable ironie de lexistence humaine : deux êtres qui sadorent et qui ne pourront peut-être jamais que se le dire.
Chère Marie, toi tu seras toujours lheureuse mère de famille que je vénère, moi je serai ce que le bon Dieu voudra. Je suis ici chargé dun travail considérable, et qui ne me plaît guère, malgré la grande amabilité du Gouverneur. Jai lhonneur de le connaître et, tout en faisant mon possible pour satisfaire mes chefs et faire mon devoir dans toute lacception du mot, je nai pas laissé ignorer que je nacceptais ces fonctions que provisoirement.
Cest vous dire que je reviendrai à ma marotte, en vous rappelant que tu nas promis de me nommer Administrateur Colonial de 1ère classe, et que mon cousin Léon soccupe bien peu de moi puisque je ne reçois rien, et quil navait encore daigné dire un simple mot à ce sujet.
Je me porte assez bien, avec quelques paquets de quinine. Je vous embrasse de tout mon cœur. Si tu vois à Draguignan lenfant aimée, embrasse-la pour moi.
Ton dévoué frère,
Gaston Balay