Files
MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895.
- Included personal updates, health concerns, and family matters.
- Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
2025-09-04 08:43:43 +02:00

24 lines
3.5 KiB
Markdown
Executable File
Raw Permalink Blame History

This file contains ambiguous Unicode characters
This file contains Unicode characters that might be confused with other characters. If you think that this is intentional, you can safely ignore this warning. Use the Escape button to reveal them.
Mayumba, le 31 mars 1892
Congo Français
Ma chère Marie,
Je viens davoir un accès bilieux que je considère comme très-sérieux. Cest le sixième depuis mon arrivée au Gabon ; cette fois-ci outre quil a fallu beaucoup plus de quinine que dans les accès précédents. Je resterai encore de longs jours avant den être quitte, malgré les purges réitérées. Je crois en bonne conscience que si je veux sauver ma peau, il me faut de suite rentrer en France, et naller plus jamais sortir que pour des pays où je ne puisse trouver naissance à des accès de ce genre. Javais bien jeune à entrer au Ministère des Colonies, ou dans une des grandes Compagnies de Colonisation établies en France. Je vous ai écrit précédemment et les deux lettres vous arriveront sans doute à peu près en même temps. Seulement entre les deux lettres il y a eu le remaniement ministériel.
Je ne crois pas cependant que cela nuise beaucoup. Mes demandes qui forment état pour moi, au contraire, je pense que Léon doit être à même de faire comprendre quil connaît ce que je veux. M. Carnégie doit être profité de ce que M. Jamais beaucoup nous avons que M. Thierry qui avait beaucoup de connaissances et beaucoup de clients.
Voilà de nouveau les Colonies rattachées à la Marine, avec un Ministre et un Secrétaire dÉtat civil, de même que lorsque le secret Jamais ! Jai là Carnégie qui avait son intérêt à redevenir Ministre des Colonies. M. Bourdon doit bien voir avec M. Jamais.
Si Léon na pu aller à Paris à la fin de février, cela est regrettable. Car tout le monde sait que tous les devenus volontés 3e (et cela, ils ont duré 7 mois !), un ministère à la main bienveillante. Enfin, avec ma chance accoutumée, il nétait pas à prévoir que je puisse profiter mieux de cette poste.
Je mène ici une vie de mollusque depuis mon retour de tournée. Pas de relations ni dintellectuel ; toute la journée le soleil de feu qui est réfléchi par le sable du bord de la mer. Le seul plaisir ici encore : petite promenade. Il pleut tout de suite par des absences de 3 et 4 jours, et on ne peut quitter son poste trop souvent, ce que personne de sérieux ne pourrait faire. Je mabrutis beaucoup et jallume aujourdhui un fusil élevé pour les constructions que jai faites, pour les quelques honneurs de la Milice, pour les travailleurs, les magasins, etc. Quand je suis arrivé, jai trouvé tout en ruines. À présent, malgré la mauvaise volonté et même lhostilité de Chavanes, qui ne ma envoyé ni outils, ni matériaux et surtout (ce qui est vraiment ignoble) ni médicaments (des fonds de la Colonie), qui ma interdit la moindre dépense, la Résidence, le poste, le jardin, enfin tout lensemble se relève. Jy fais bien souvent de ma poche, cest pénible.
Pendant ce temps, le Commissaire général de Chavanes, Solié, Cholet (ancien traitant de 2e ou 3e classe), de Kerraoul (administrateur de 3e classe se partageant entre eux) 33.000 francs ! Trente-trois mille ! Justice démoniaque et encourageante.
Allons, le temps marche, au revoir chère petite sœur, je tembrasse de tout mon cœur ainsi que tous les tiens.
Ton dévoué frère,
Jules
Il est bien entendu que ces 33.000 francs sont en dehors de leur solde, ce sont des frais de représentation qui mont été refusés sans aucun motif, et attribués eux ont à coup sûr. 70.000 francs de solde, soit au total 108.000 francs par an, lesquels les trois premiers palpent 90.000. Pour des recréations.