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MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895.
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Mayumba le 15 avril 1892
Congo Français
Ma bien chère Marie,
Aujourdhui Vendredi Saint jai mangé de la morue et des haricots et jai mis le pavillon en berne. Puissent ces actions méritoires intéresser le ciel en ma faveur et me permettre daller manger des fraises et du melon en France ! Hélas les jours se suivent et se ressemblent terriblement. Jai laissé pousser mes cheveux et fait peindre mes malles mais tout cela ne fait pas venir bien vite le paquebot qui doit memporter.
Quant aux choses sérieuses telles que les avancements et la décoration, je crois décidément quil faut en faire son deuil. Si mon cousin Justin venait à mourir, je demanderais immédiatement une décision, car je commencerais à en avoir par-dessus la tête du fonctionnarisme et des Colonies françaises.
Je passerai donc des Pâques assez tristes, comme vous pouvez le penser. Je suis tiré de mon ennui seulement de voir le temps filer, voilà déjà huit mois que jai quitté les quais de Marseille, il me semble que cest un siècle.
Léon a-t-il fait enfin sa décision en faveur de lEmpire des Pairs Juniors (nouveau voyage !) et a-t-il pu intéresser les uns et les autres et les faire agir avec quelque fruit ? Il me semble que javais entendu parler par Camille de Monsieur Loubet, peut-être ferait-il quelque chose de bon pour moi.
Quand vous recevrez ma lettre vous serez en plein mois de mai, les petits pourront aller promener avec les grands. Je vous conseille de faire tous de bonnes promenades le dimanche ; ici aucun mouvement à cause des fièvres qui crispent mais pour les éclatants qui sont suspendus toute la semaine un peu dair est cependant nécessaire.
Au revoir, chers amis, je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ce cher Camille et vos quatre polissons chéris. Meilleurs compliments à Mesdames Revol et Clément. Bon souvenir à Léon et à tous nos cousins et amis. Tu ne me parles jamais des Petits et des Roset ?
Ton dévoué,
Jules