- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Poitiers, le 26 novembre 1877
Ma chère Marie,
Tu ne saurais comprendre quel bien, quelle consolation a été pour moi ta petite lettre, si affectueuse et si douce… D’ailleurs, je te l’avoue, j’en avais besoin: non pas que pour moi-même je souffrais très-affecté, mais j’étais comme stupéfait de l’existence faite de sacrifices et de privations, de travaux nombreux qui pouvaient parfois s’attacher à tel individu. Quoique je fisse de grands efforts pour qu’il n’en parût rien au dehors, néanmoins au dedans je sentais un profond abattement, qui n’était pas loin du découragement. Et puis je pensais à l’ennui que j’allais vous causer bien involontairement, et j’avais peur que cet échec ne vous impressionnât outre mesure. Mais dans cette circonstance, comme dans beaucoup d’autres, j’ai constaté quel bonheur c’est pour un jeune homme d’avoir pour la conduire et le consoler des parents bons et chrétiens…
Maintenant, je suis un peu remis dans mon assiette ordinaire: bien que je sois fatigué physiquement et moralement, cet échec m’a donné un sérieux stimulant; mais enfin Dieu l’a voulu, et l’on m’a assuré de tous côtés qu’il l’a voulu pour mon bien.
Est-ce que je verrai mes chers voyageurs à leur retour? Ne me l’avaient-ils pas espéré? Si oui, ne pourraient-ils s’arranger de façon à passer à Poitiers un mardi ou un jeudi, de façon à me faire sortir.
C’est Mr. Clément qui a corrigé mes copies; je me comprends donc à tout ce qui s’est passé; je croyais mes versions sans fautes et ma dissertation complète… Enfin!