- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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En mer, Gilberte, le 27 août 1891
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Ma très chère Marie,
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Ce soir nous sommes à Oran. La mer est belle, le paquebot excellent, les passagers peu nombreux et paisibles. J’ai une très grande cabine pour moi seul ; tout me porte à croire que la traversée sera bonne. D’ailleurs, je te donnerai de mes nouvelles toutes les fois que je le pourrai.
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Par suite d’un fâcheux contre-temps, Henriette n’a pu venir à Marseille pour mon départ. Malgré l’amertume de cette déception, j’ai fait contre fortune bon cœur et, les yeux fixés sur N.-D. de la Garde, je suis parti plein d’espoir et de philosophie.
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Je compte que vous m’écrirez souvent : paquebot à Bordeaux le 10, paquebot à Marseille le 15, paquebot à Lisbonne le 6. Les paquebots français prennent les lettres postales ; vous m’écrirez à l’adresse suivante :
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M. Jules Greslou, administrateur colonial, à Libreville, Congo Français.
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D’après des renseignements qui m’ont été donnés par des personnes européennes, je pense qu’il sera relativement facile maintenant que je suis parti d’obtenir du Sous-secrétaire d’État ma nomination à la première classe. Il faudra donc que Léon ne perde pas ses positions et insiste de temps en temps, de faire avancer la chose lors de son voyage à Paris. Quant au changement de Colonie, tout en s’en occupant activement, il ne faut pas espérer une solution avant un certain temps.
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Vous allez bientôt voir les Gréslou de nouveau, chère sœur et amie. Je te recommande mon petit Bob, je l’aime ; il y a des moments où je cherche encore auprès de moi l’enfant chéri ! Que Dieu prenne pitié de moi.
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Je vous embrasse tous de tout mon cœur. Je prie Camille de m’expédier le livre suivant que Louis lui remboursera :
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Atlas des Colonies françaises en 1891 par Paul Pelet, chez Chalamel, libraire à Paris.
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Dieu vous garde, et priez pour moi.
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Votre dévoué,
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Jules Greslou
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