- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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En mer, sur le Gilbet, le 10 septembre 1891
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Ma chère amie Marie,
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Quand cette lettre te parviendra, peut-être toute la famille Bourdon sera-t-elle sous votre toit. Bénis et baisers à tout le monde, et une caresse pour Bob. N’oublie pas ma petite lettre et sa réponse. Pense aux livres commandés, aux 4 cadres, pense que je t’aime beaucoup parce que en toi j’ai mis le secret de l’incertitude de mon beau rêve, et que par toi peut-être je verrai un jour du bonheur.
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Demain, nous serons à Grand-Bassam, possession française de la Côte d’Or. Je retrouve tout ce que j’ai vu, mais cela m’intéresse toujours.
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Aujourd’hui nous longeons la côte d’Ivoire, le pays des Kroumens, et nous venons de recevoir à bord la visite du signor Peronquet, roi des Bérés. Dans 6 jours nous serons à Libreville d’où j’espère repartir de suite pour l’intérieur. Je me hâte d’être moi dans ma résidence, de m’installer pour les mois qui je crois passerai loin de vous, songeant souvent à vous, à ma filleule Ninie, aux gamins que je reverrai grands et embellis, et je vous demande d’être bien réguliers dans vos correspondances, et de m’envoyer toujours la date de votre lettre précédente ainsi que les dates des lettres que vous recevrez de moi.
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Je compte sur mon cher cousin Léon pour mon avancement prochain et le soin de mes intérêts. Ferry et Bordeaux sont deux soutiens sérieux, Fémillat et l’Italien peuvent certainement beaucoup.
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Quand vous irez tous en famille prier à Fourvière, tu rappelleras de ma part à mon cher Bob la promesse qu’il m’a faite de mettre un cierge à la Bonne Mère à votre communion intention, afin que je sois vite réuni vers vous, cher Bob, qu’il ne faut pas avoir la vilaine peur quand il doit me croire à rien. Dis seulement et en pense pas un mot.
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Adieu, chère Marie, cher Camille, mes quatre mignons, je vous embrasse tous de tout mon cœur. Mes amitiés à Madame Revel et Clément ; bon souvenir aux Fabre et aux Gauthier.
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Votre dévoué,
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Jules
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