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LettresJulesBerton/transcriptions/1893-04-03.md
MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895.
- Included personal updates, health concerns, and family matters.
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Bordeaux, le 3 avril 1893
Ma bien chère Marie,
Une grande joie mattendait à Bordeaux. Dans le même hôtel que moi était descendu mon ami Auguste Forêt, administrateur au Congo Français revenant en congé de convalescence, et arrivé de la veille par la Ville-de-Maceio. Avec Forêt se trouvaient nos autres administrateurs aimables collègues avec lesquels jai fait bonne connaissance, et de nombreux officiers revenant du Dahomey.
Forêt ma présenté immédiatement M. Hénault, administrateur qui me succède à Mayumba. M. Hénault revenait avec sa femme, une charmante Parisienne riche, aimable, qui vient de passer sans trop dennuis 18 mois à Mayumba. M. Hénault est jeune, lieutenant de cuirassiers, ancien sous-officier, cousin de Chasseloup de Chatillon qui lui a beaucoup parlé de moi.
Il paraît que M. Hénault avait poussé enquêtes patientes et consciencieuses à raison :
1° à faire chasser de Mayumba par Monseigneur Carré, évêque de Loango, le missionnaire Stoffel qui a été mon dénonciateur en même temps que lAllemand Jager ;
2° lAllemand Jager a été reconnu coupable de malversations par la maison et flanqué à la porte ;
3° le nommé Vacquier, mon latet et cupide commensal, a été pris la main dans le sac ; toutes les fraudes, ses mensonges, ses vols, les actes immoraux ont été découverts et on la menacé de se voir obligé de partir du Congo Français ;
4° M. Lippmann, président du Conseil denquête, accusé par sa famille catholique, compromis dans toute laffaire de Chavannes, est mort après avoir soldé ;
5° enfin, en même temps que ces messieurs, un certain Cobeaux, administrateur à Fourneau, a seul paru au Conseil dEnquête pour me défendre et ma assuré que M. de Brazza resté en France disait, le courant du mois de janvier, que les bureaux et les autorités ne manqueraient pas de faire justice.
Voilà les bonnes nouvelles qui doivent prouver que des résistances surtout lorsquelles sont injustes finissent par séteindre. M. Jamais qui ma révoqué a dailleurs formellement promis à Léon que ma révocation serait rapportée.
Je vous embrasse de tout mon cœur, ma bien chère Camille, vous et Marie, mes quatre chérubins. Jenvoie mes meilleurs souvenirs à ces dames et à nos cousins, ainsi quà labbé, aux Godefroy et à nos amis.
Votre bien dévoué,
Jules Herbovy