- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Libreville, le 27 septembre 1889
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Ma chère sœur Marie,
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J’ai reçu avant-hier 25 septembre ta lettre datée de Vevey 23 août. Je suis bien heureux de vous savoir tous chez notre cher cousin Grumel qui j’en doute pas vous a fort bien reçus. Les journaux illustrés nous ont renseignés sur les splendeurs des fêtes de Vevey, et je vois d’ici ce qu’il a dû couler de vin blanc. Tu as raison, chère sœur, ce lac de Genève avec son cadre de montagnes et de riantes collines est charmant. Il y a surtout avant d’arriver à Clarens, en dehors du château de Mme de Warens et de l’Ariège, une collection de petites villas charmantes au bord de la route du lac. Je ne sais si tu les as remarquées ! C’est là qu’on serait bien pour passer une lune de miel.
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J’espère que ce voyage ne vous empêchera pas de faire celui de Draguignan. J’ai reçu de ces chers amis une bonne lettre. Henriette se dit remise, mais qui la connaît quelque peu, je sais par son style qu’elle est lasse, la pauvre. Les petites auront aussi ; quelle différence entre elles ! Amélie est une véritable petite fille. Et Marie, mon bébé aimé, est déjà une vraie petite femme. Il faut dire en conscience que tu feras bien de les développer.
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Comme tes petits blonds ont dû grandir pendant ces jours de beau soleil. Ton petit Henri sera je le pense adoré par ces beaux spectacles de la nature.
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Je vous souhaite une bonne année commençante, il est bon en effet que vous fassiez des économies pour votre avenir et celui de vos si jolies et drôles. Vous occupez-vous du logement que vous devez occuper ? Ne vous laissez pas surprendre au dernier moment et songez exigemment.
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Je suis toujours bien portant ; j’ai même engraissé notablement. J’occupe toujours les fonctions de Chef du Secrétariat du Gouvernement. J’attends toujours ma nomination d’Administrateur Colonial de 1ère classe, mais je sais cependant rester indéfiniment dans une situation provisoire, décoré de ce titre absolument fantaisiste de Chef d’Exploration.
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Hier, nous avons reçu une dépêche officielle nous donnant les premiers résultats des élections. Si, comme je le pense, les Républicains ont une majorité de 150 voix, je trouve que Léon devrait bien en finir, et hâter cette nomination. Cette attente indéfinie retarde beaucoup mes projets d’avenir. D’ailleurs, il est entendu d’ajouter que j’irais parfaitement dans une autre colonie, s’il le fallait.
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Je t’embrasse de tout mon cœur, chère sœur Marie, ainsi que tous les tiens. Priez Dieu pour moi.
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Ton frère dévoué,
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Gaston Balay
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