MrRaph_
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- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Draguignan, le 24 Février 1891.
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Ma chère Marie,
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Je réponds deux mots à ta bonne lettre : la chère Anéloi a bien eu une
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sorte de fièvre muqueuse très-légère, mais c'est à peu près fini, elle
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n'a plus qu'à reprendre ses forces rapidement parties. Magdeleine se
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porte comme un charme ainsi que Marguerite. Seule, cette sorte de Marie
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a besoin de soins : la chère a les bronches faibles, elle s'enrhume trop
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souvent. Elles sont toutes bien gentilles. Henriette va enfin pouvoir se
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reposer, ce qui n'est pas trop tôt. Louis se porte bien, sauf quelques
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fréquentes fatigues d'estomac, héritage du siège de Paris.
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Quant à moi, je me fortifie ; cependant les croûtes des plaies des pieds
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ne sont pas encore tombées, et tous les soirs mes jambes sont fortement
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enflées. Il me faut continuer à combattre l'éléphantiasis par les bons
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légumes et par le fer. Puis reviendront les sels de Vichy, enfin
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j'espère que la fièvre disparaîtra.
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Chaque matin je vais faire une course de 4 à 5 kilomètres au soleil. La
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Provence renaît, mais Draguignan ne renferme absolument aucune
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distraction.
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Merci, chère sœur Marie, de ta bonne volonté à me trouver quelque chère
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et bonne compagne de ma vie, mais je ne pense pas en engager si je ne
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suis pas nommé par le Gouvernement. Or, je n'espère pas en effet un Chef
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d'Exploration. D'autant plus que je repose comme tel, il y a beaucoup de
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chances pour que je le reçoive pas. Il m'est tout à fait impossible
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cette fois-là que sera-ci après une nouvelle période. Car je devrais
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bien alors à faire une grande exploration, afin de me poser bien loin et
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bien longtemps. Comme pour moi le fleuve des Munières est une sorte de
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défi, il est bien évident que ces gens-là ne veulent me pousser aux
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armements et ma carrière coloniale.
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À quoi bon alors se jeter dans des dévouements inutiles et chercher une
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union qui n'aboutirait qu'à faire une veuve d'ici à quelques années.
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Quelle comédie ! Je demande quant à moi qu'on me dise si oui ou non on
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se fiche de moi. Quand je pense que de Chavanes, l'être de ridicule, à
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22 ans et qui n'indique rien de bien troublant, après un faible voyage
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de deux ans, était classé et nommé résident avec 18,000 f plus une
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gratification renouvelée de 10,000 f, quand je compare ce que j'ai
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souffert avec bien de donner dans ces bureaux ou ministères ! J'ai bien
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peur qu'on ne me mette de côté, comme on m'a fait il y a déjà deux ans.
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Tout cela est véritablement désolant.
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Si je puis espérer trouver un bon poste où je pourrais rester plusieurs
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années (par exemple, les Indes) et dans un délai raisonnable sinon cette
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année y faire venir ma femme, il serait cependant nécessaire que j'en
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fasse bientôt la demande.
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Je te quitte mais je t'écrirai avant peu ; pense à ce que je te dis. Je
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vous embrasse tous tendrement. Mimi à tous les grands.
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Ton dévoué frère,\
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Jules Jacquot
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