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MrRaph_ 6cbd99eac4 Add transcriptions of letters from Jules Herbovy (1893-1895)
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Paris, le 20 décembre 1892

Ma chère Marie,

Nous avons reçu hier soir, à 10 h, une dépêche de Jean Fabre ainsi conçue : « Amélioration sensible. Convalescence prochaine. » Ce télégramme joint aux renseignements que tu me donnes dans ta lettre du 18 sur lalimentation de Camille (2 litres de lait, 1 bouteille de Bordeaux et 1 bol de bouillon en 24 heures) me rend un peu de tranquillité et me fait espérer que ton mari sera sur pied avant peu.

Ce quil ne faut pas faire, cest une des imprudences fréquentes pendant les convalescences. Ce quil ne faut pas faire non plus, cest passer tes nuits par terre sur un matelas, ce qui est capable de te rendre malade par cette température et ce dont je ne mexplique pas lutilité.

En effet, dans la chambre du malade je ne vois que cinq meubles absolument nécessaires : 1° deux grands fauteuils ; 2° la baignoire ; 3° le lit de Camille ; 4° la chaise gardero-be ; 5° ton lit, cest-à-dire le petit lit de fer où je couche quand aux autres meubles, ils sont inutiles, encombrants et devraient être remisés jusquà entière définitive en convalescence…

Amie, donc, tu nous feras le grand plaisir de te soigner et de tépargner ; nourriture substantielle, mais soignée, et surtout reçues très rarement ces rougeurs dexcitation fâcheuses…

Un dernier de nous avoir réjouis plein de cette amélioration et de cet espoir de convalescence prochaine. Nous pensons quà la Noël, toute imprudence sera dissipée. Mais de la prudence pendant la convalescence, et noublie pas quil faut savoir résister aux désirs des malades qui veulent parfois se procurer des satisfactions qui pourraient leur être funestes. Il serait à désirer surtout que Camille profitât de cette occasion pour réduire beaucoup sa « tabagie », je suis convaincu quelle ne lui vaut rien. Jean devrait le semoncer sur ce point.

Et maintenant, chère sœur Marie, je men vais aller mettre le cierge quotidien à N.-D. des Victoires.

Je tembrasse de tout mon cœur, et aussi le malade, et aussi les quatre chéris. Bons souvenirs à Madame Revel et à Madame Claron. Amitiés aux cousins et aux amis.

Ton dévoué frère, Jules Herbovy