- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Paris, le 20 décembre 1892
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Ma chère Marie,
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Nous avons reçu hier soir, à 10 h, une dépêche de Jean Fabre ainsi conçue :
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« Amélioration sensible. Convalescence prochaine. »
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Ce télégramme joint aux renseignements que tu me donnes dans ta lettre du 18
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sur l’alimentation de Camille (2 litres de lait, 1 bouteille de Bordeaux et 1 bol de bouillon en 24 heures)
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me rend un peu de tranquillité et me fait espérer que ton mari sera sur pied avant peu.
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Ce qu’il ne faut pas faire, c’est une des imprudences fréquentes pendant les convalescences.
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Ce qu’il ne faut pas faire non plus, c’est passer tes nuits par terre sur un matelas,
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ce qui est capable de te rendre malade par cette température et ce dont je ne m’explique pas l’utilité.
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En effet, dans la chambre du malade je ne vois que cinq meubles absolument nécessaires :
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1° deux grands fauteuils ; 2° la baignoire ; 3° le lit de Camille ; 4° la chaise gardero-be ;
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5° ton lit, c’est-à-dire le petit lit de fer où je couche quand aux autres meubles,
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ils sont inutiles, encombrants et devraient être remisés jusqu’à entière définitive en convalescence…
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Amie, donc, tu nous feras le grand plaisir de te soigner et de t’épargner ;
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nourriture substantielle, mais soignée, et surtout reçues très rarement ces rougeurs d’excitation fâcheuses…
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Un dernier de nous avoir réjouis plein de cette amélioration et de cet espoir de convalescence prochaine.
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Nous pensons qu’à la Noël, toute imprudence sera dissipée.
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Mais de la prudence pendant la convalescence, et n’oublie pas qu’il faut savoir résister aux désirs des malades
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qui veulent parfois se procurer des satisfactions qui pourraient leur être funestes.
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Il serait à désirer surtout que Camille profitât de cette occasion pour réduire beaucoup sa « tabagie »,
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je suis convaincu qu’elle ne lui vaut rien. Jean devrait le semoncer sur ce point.
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Et maintenant, chère sœur Marie, je m’en vais aller mettre le cierge quotidien à N.-D. des Victoires.
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Je t’embrasse de tout mon cœur, et aussi le malade, et aussi les quatre chéris.
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Bons souvenirs à Madame Revel et à Madame Claron. Amitiés aux cousins et aux amis.
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Ton dévoué frère,
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Jules Herbovy
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