- Created new files for letters dated from February 16, 1893 to January 19, 1895. - Included personal updates, health concerns, and family matters. - Highlighted ongoing issues related to professional reinstatement and administrative challenges.
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Poitiers, le 25 mai 1879
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Ma bien chère Marie,
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Je croyais que tu avais une grosse rancune contre ton
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pauvre Jules, et que c’était pour cela que ta chère
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écriture ne me parvenait pas; enfin j’ai su que
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ma petite sœur m’aimait encore, et avait de garder
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pour faire une récréation habituelle, je veux que
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vous ayez le dernier écho de ma voix… Tu diras à
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mon cher parrain, que mon cœur ne l’oubliera pas quand
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il s’élèvera vers Dieu dans ce temps béni. Je demanderai
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au grand Donateur la santé pour ses affaires, et le repos pour
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son âme, et j’espère fini de n’avoir de lui appris dans les
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contrées lointaines. Je voudrais vous voir tous heureux et
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réunis, dans notre humble ville de Niort. Comme notre
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père chéri, ce saint imitateur des Patriarches serait heureux
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de voir à côté de lui pour veiller sur les enfants de son
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vieillesse la plus de son foyer, et dans cela qu’ils lui arrivent
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besoin de ses soins et de sa tendre affection. Ma chère petite
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Marie, elle garde au cœur, à ma réputation une union
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fidèle et vous croyant très-content. Le bonheur au foyer
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est bien plus beau, plus précieux, quand il est partagé, quand
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on sort de son centre de union, on a un fort besoin pour
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s’y amuser d’attrait. J’ai soif d’espérance, j’ai d’autres pensées,
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d’autres idées et surtout, c’est la loi et cette loi est belle et
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consolante. Voilà pourquoi je vous aime tous, et tu supportes
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si peu de mon bonheur avenir. Mon sort, si j’avais bien
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espéré, si Dieu m’accordait une épouse, une femme à aimer,
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mais s’il me la refusait, et la donnait à un autre, qu’il soit
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alors heureux sans demi et que son contentement s’étende
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bien plus sur une chère sœur, car elle me sera encore, et je
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sais bien que telle est une confiance généreuse. Je lui
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dirais l’autre jour à une réunion de P. Girondeville et
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lui me souhaitait de lui et de la reposer. C’est là la
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mystère, prie…
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Soignez bien votre bon oncle, c’est lui la vie aussi, avec
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et la santé physique; on en dira la tranquillité de
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vos cœurs. Pour moi, qui ai prié particulièrement de
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vos bontés, j’espère qu’un jour j’aurai bien présenté un
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homme digne d’estime et de respect, et lui dirai dans
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la sincérité de mon cœur: “Si je dois toi, n’y as-tu pas
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contribué?”
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Je me rappelle de la récréation que le 1er juin; je
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serais heureux de pouvoir passer à Poitiers le soir de
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ce jour et non avant; en tout les cas pour recevoir une
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bien rude et vive réponse, si cela peut s’arranger ainsi.
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Je vous embrasse de tout mon cœur, Priez Dieu
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qu’il me fasse bien connaître mes désirs. Qu’il me
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donne la force et la sagesse afin de les suivre.
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C’est à vous
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Jules Bontoux
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